Savoir écouter est une des qualités essentielles de toute entreprise ou personne qui considère chacun de ses interlocuteurs sérieusement.
C’est une lapalissade de le souligner, mais dans le domaine de la communication, l’écoute est primordiale. Si l’on ne possède pas cette aptitude gravée dans ses gènes et sa chair, mieux vaut changer de métier. En effet, trop souvent, l’écoute se limite à de l’«échocentrisme», un néologisme forgé pour dénoncer la mauvaise habitude de ceux qui n’écoutent que superficiellement car leur unique obsession est de s’entendre parler.
La véritable écoute n’est pas l’art de prêter ses oreilles à la logorrhée des autres. C’est bien plutôt la capacité d’entendre ce qui se dit au-delà des mots qui sont prononcés.
C’est à ce point seulement que l’on peut parler d’écoute dynamique. Il s’agit là de la capacité à surfer sur le silence pour être prêt à capter la signification des propos de son interlocuteur dès leur naissance.
Seule cette écoute dynamique permet de rebondir sur les paroles de l’autre pour prendre de la hauteur ou donner de la profondeur, gagner de l’amplitude ou faire pétiller les esprits. L’écoute dynamique, c’est avant tout l’art de poser les bonnes questions au bon moment, et de se taire le reste du temps.
Toute conversation est potentiellement une conversion. Un mot de plus ou de moins peut parfois changer le monde. L’échange oral contient des océans de non dits, d’informulés ou d’impensés qui peuvent être transfigurés par la grâce d’une intuition, d’une présence empathique, ou d’une simple question. Autrement dit, l’art de l’écoute dynamique est de convertir une partie de ces non-dits en directions, c’est-à-dire en « dits-rections », un processus qui libère la conscience en lui faisant changer de sens.
Cette libération de la conscience génère de la joie ou de l’euphorie. C’est par ce sentiment que l’on reconnaît qu’une bonne conversation a eu lieu, qu’un échange a rempli sa mission.
Les mots sans effets sont des paroles inutiles. Sachons réduire le bruit. Sérieusement.