Le mode agoniste ou complémentaire
L'opposition ne fonctionne pas uniquement sous le mode polémique et négatif de la rivalité. Elle peut aussi engendrer aussi une relation de complémentarité entre paires de signes se faisant face. Positivement, l'opposition est ainsi un facteur d'objectivité, d'impartialité, de recul et de mutualité. Lorsqu'elle fonctionne selon une dynamique créative, elle produit un équilibrage réciproque des énergies, moyennant certains ajustements indispensables. Dans ce cas de figure, la relation d'opposition est alors régie par un principe d'ordre, d'harmonie dynamique, d'équilibre néguentropique, de satisfaction partagée, de coopération, par accentuation des similitudes et de partage des différences. Nous retrouvons ici la conjunctio oppositorum évoquée par C.G. Jung. Autrement dit, les opposés s'attirent et se dynamisent mutuellement. La notion d'homéostasie (équilibre dynamique) nous permet de comprendre la dynamique de la relation de complémentarité qui s'établit entre signes opposés, grâce à laquelle chacun d'eux bénéficie de l'altérité même du signe adverse. Une fois reconnue, cette dynamique permet l'instauration d'un état de stabilité dynamique.
Le mode complémentaire mutable favorise l'échange, la communication et l'entente entre les couples de signes mutables qui se font face. Ce mode d'échange permet de comprendre la fonction sympathique de la croix mutable.
Au niveau des signes mutables, la dialectique agoniste révèle la relation d'interdépendance qui existe entre Gémeaux et Sagittaire d'une part, et entre Vierge et Poissons d'autre part. Le Sagittaire a besoin de la versatilité du Gémeaux pour éviter le dogmatisme, le Gémeaux doit savoir accepter la cohérence sagittarienne pour ne pas se disperser complètement. La Vierge profite de la réceptivité du Poissons pour équilibrer sa tendance à la maniaquerie, tout comme le signe du Poissons peut tirer parti de l'organisation de la Vierge pour structurer son émotionnalité fluctuante.
L'axe Gémeaux-Sagittaire
Dans l'axe Gémeaux-Sagittaire, l'action de complémentarité ou de sympathie se situe au niveau du mental. Il y a collaboration, entente, échange d'idées, créativité entre ces signes.
L'axe Vierge-Poissons
Dans l'axe Vierge-Poissons, la complémentarité fonctionne au niveau physique-psychique. L'entente mutuelle procède par syntonie, par sympathie affective ou émotionnelle. Ce mode favorise aussi une certaine forme de relation basée sur le service à l'autre.
Un exemple peut nous permettre d'éclairer dont la dialectique agoniste des signes mutables fonctionnent dans la réalité quotidienne. Lorsque deux personnes se rencontrent, elles commencent par se saluer. En réalité, le rituel du salut est plus qu'une simple prise de contact physique ou intellectuelle. Saluer c'est avant tout s'enquérir de la santé et de l'état intime de la personne que l'on recontre. C'est pourquoi un "bonjour" et toujours suivi d'un "comment vas-tu" ? Hello, how are you ? Guten Tag, wie geht's ? Buon Giorno ! come stai ? Par cette simple formule s'opère un double mouvement : il y a à la fois prise de contact (Gémeaux-Sagittaire) et prise de pouls (Vierge-Poissons). Saluer quelqu'un c'est aussi, -toute mesure gardée- le "sauver", en lui donnant la parole et lui permettre d'exprimer son état de santé. Donner la parole à autrui en le saluant et en s'enquérant de son bien-être c'est reconnaître la personne dans sa dimension physique, psychique, voire spirituelle, c'est tendre l'oreille et le coeur vers son altérité fondamentale. Cette simple question est ainsi un don de parole réciproque et un "service" rendu à l'autre.
Un autre rituel social procède de la même dynamique d'échange: le partage commun de la nourriture ou de la boisson. Trinquer avec quelqu'un, c'est socialiser avec cette personne (Gémeaux-Sagittaire) en lui souhaitant une bonne santé (Vierge-Poissons). De même, on commence toujours son repas (signe de bonne santé sociale) en souhaitant à ses convives un bon appétit (signe de bonne santé physique). Comme on peut le constater, le but principal de ces rituels est de sympathiser dans le sens premier du terme.